Frappé par la luminosité de l'extérieur, il commence sa marche le pas d'abord hésitant, puis plus sur de lui lorsque ses yeux se sont habitués à la lumière de ce soleil d'hiver.
Une migraine passagère vient légèrement bouleverser sa méditation. Mais finalement, la migraine ne suffit pas pour oublier, et elle s'en va... comment tout le reste.
Les écouteurs dans les oreilles, il calque son pas sur le rythme d'une musique entrainante, et son esprit, alors déconnecté du monde, est mitigé entre ses souvenirs et sa musique...
Ha ! Sa musique ! Qu'est-ce qu'il ferait sans elle ? Elle lui raconte la vie, le monde qui n'est pas toujours rose, lui parle de la fraternité, qui reste un doux murmure pour les plus rêveurs. Elle lui susurre des histoires d'amour, l'amour... cette chose qu'il a laissé filer si facilement. C'est donc ça ! C'est une chose qui fait chanter aussi... Parce que jusqu'à maintenant, il pensait que cela faisait plutôt pleurer. Ce sont les larmes qui nettoient.
Nettoyer... Il ne le croit plus trop, il a plutôt l'impression que ça fait briller d'avantage ses sentiments. Un peu comme un miroir qui s'est terni avec le temps, et qui finalement, nous renvoie son image quand l'éponge est passée.
Le temps. On lui a toujours dis que le temps soignait les plus graves blessures. Avec le temps tout fini part s'arranger, tout paraît bon.
Lui, cet être qui marche vers une destination qu'il a oublié, il l'a laissé filer le temps. Oui, il a cru ce qu'on lui avait dit... le temps, mais ce temps est perdu.
Il le sait, ces dernières années, il les a vécus comme en dehors, spectateur d'un homme qui se débat dans sa vie, banal et solitaire. Et quand il se retourne, qu'il revoit ses souvenirs, les années... elles ont disparu. Et le regard perdu, il revoit... il revoit son visage; la douceur de ses traits... Il revoit comme elle était jeune et belle. Il se souvient de l'odeur... De son parfum qui l'imprégnais après avoir passés des heures dans ses bras.
Il se rappel des caresses, et des frissons qu'elles procuraient. Il réentend sa voix lui souffler ses mots que personnes d'autres ne lui a jamais murmuré.
Il ressent à nouveau le bonheur, le plaisir d'être deux... et le manque.
Il aurait du pardonner... à elle comme à lui, et peut-être il en aurait été autrement. De toute façon, au pire, il ne serait pas allé plus mal que maintenant.
Un peu comme pour toi, ce n'est pas pareil, mais au fond ça l'est toujours... Le doute et l'espoir se mélangent... et rien ne va plus dans son monde !
Essayer encore... tant qu'il y a de l'espoir, malgré la fatigue, malgré les doutes, malgré les maux... il le faut.
Parce que ne rien faire, c'est se condamner à un perpétuel doute, tu risqueras toute ta vie de te demander sans cesse : "Et si...".
Il suffit parfois de peu, le mur n'est parfois pas si haut, pas si insurmontable... il cache simplement mieux ce qu'il y a après.